The past scares me, future frightens me. ft. Jules Rochelle

Putain, c'est d'la merde !

Le soleil au zénith lui avait brûlé la peau. Etant d'une nature plutôt blanche, Jules avait aujourd'hui pris de belles couleurs, et elle arborait maintenant des traces de maillot de bain contrastant avec sa peau dorée par le soleil. En cette belle soirée de juillet, tout était plus ou moins calme sur la plage. Elle croisa quelques personnes installées sur des serviettes, panier de pique-nique à la main, ou encore un ou deux couples qui se promenaient le long de l'eau qui venait leur chatouiller les orteils. La blonde avait passé l'après-midi en compagnie de quelques footballeurs et cheerleaders, mais à leur contraire elle avait préféré rester là, dans cet endroit si apaisant, pour une partie de la soirée. Assise en tailleur sur une serviette de plage un peu humide, un pull gris noué autour de ses épaules, elle regardait au loin. La mer remuait doucement en se heurtant aux coquillages, dans un son des plus agréables. Une délicate brise vint rafraîchir son visage bouillant, et chaque parcelle de son corps fut secouée par un léger tremblement. La nuit était tombée depuis bien longtemps, mais le vent se levait enfin. Jules, toujours dans son maillot de bain blanc désormais sec, se leva pour enfiler son pantacourt de la même couleur ainsi que son pull. Elle qui avait tendance à tomber facilement malade, il valait mieux qu'elle ne se découvre pas trop.

Au fur et à mesure de sa balade au bord de l'eau, des vaguelettes lui caressant les chevilles, elle aperçut un jour, resté lui aussi sur la plage. Elle ne le connaissait que de nom, mais à ce qu'elle avait entendu dire, c'était un dur. Un mec difficile à cerner, sur le terrain comme dans la vie. La jeune femme n'avait pourtant pas d'opinion sur lui. Elle ne le connaissait pas, donc ne le jugerait pas. Après tout, c'était un Panthers ; il devait bien avoir quelques qualités sportives et humaines pour être entré dans l'équipe. Sinon, connaissant le coach - cet homme généreux et droit, il ne se serait même pas embêter avec lui. Jules s'approcha jusqu'à ce qu'elle soit assez proche de lui pour entamer un semblant de conversation.

« C'est toi, Chris ? »

« Tu m'as ramené de la bière ? »

« Ah, c'est toi Jules... Si tu cherches ton taré de copain, il est partit avec les autres gars de l'équipe. »

C'est vrai, elle savait comment le numéro sept pouvait être sur le terrain. Plusieurs fois elle l'avait vu hurler après les joueurs, même après ses meilleurs amis. Il était dur, mais c'était avant tout un passionné. Malgré ça, elle comprennait tout à fait les gens qui rêvaient de lui foutre une bonne gifle. Même elle, quelques fois ... Bref. Le football faisait partie de sa vie depuis toujours et il se donnait à fond quelles que soient les circonstances. Ne jamais se laisser distraire par ses problèmes ou par les événements extérieurs. Rester concentré sur le jeu, quoi qu'il arrive, point final. Au fur et à mesure du temps, Jules avait appris à accepter cela et même à le comprendre. Elle le soutenait dans ses choix et continuerait toujours de le faire, tout comme lui faisait le même effort pour elle. Ils avaient au moins le mérite d'essayer.

Elle avanca sur le sable jusqu'à ce que l'eau lui rafraichisse les chevilles. La légère brise dans l'air ne suffisait pas à apaiser sa peau presque brûlante.

« Je ne cherche pas mon taré de copain, je sais où il est. »

Exprès, Jules suivait Chris dans son sarcasme. Après tout, elle n'allait pas essayer de lui prouver que Seeley n'était pas taré, ou quoi que ce soit d'ailleurs. Il avait l'air de ne pas l'aimer, d'accord, mais il ne valait mieux pas qu'elle s'en mêle. Du moins, pour le moment, elle évita de trop vite prendre sa défense.

« Tu n'as pas l'air de l'apprécier beaucoup, hein. »

Dit-elle avec un petit sourire dessiné sur les lèvres. Voyant les sourcils du footballeur se froncer, elle se mis à rire doucement.

« C'est pas comme si t'étais une exception, je te rassure. »

Elle était sincère. Son petit ami, comme tous les Panthers, faisait des jaloux ; elle en avait bien conscience. Et comme chaque être humain, il avait ses défauts. Occupée à guetter la réaction de Chris, elle ne se rendit pas compte de la vague qui arriva et lui mouilla les cuisses. Génial, son pantacourt blanc était trempé maintenant. Pour être refroidie, elle était refroidie.

« Merde. »

Lâcha t-elle dans un souffle.

» Wake up, and let me go {JULES}
» Can you rest here with me ? {JULES}
» Come back to haunt me, come what may | Res. Jules
» JULES ♦ Full of shit, fuck them all.
» Sweet solitude no longer is. | JULES.