• Date d'inscription : 03/05/2009 • Nombre de messages : 104 • Date de naissance : 20/05/1987 • Jukebox : K. GRAY • SET ME FREE • Mood : FURIOUS • Copyright : DODIXE
Sujet: Wake up, and let me go {JULES} Sam 9 Mai - 0:08
« Then I see you standing there Wanting more from me, and all I can do is try »
(c) ohfreckle & pinkjumbles
Le temps n’efface pas les choses qui vous font du mal. Il ne les détruit pas, ne les estompte pas. A la rigueur, il peut les dissimuler, les cacher, les rendre invisible. Mais seul l’homme en général est capable de faire abstraction de ces choses. Essayer. Résolument, c’était le mot le plus enclin à la situation. Essayer. Du premier terme essayer quelque chose. Du second, s’efforcer de. Était-ce plus le sentiment de se forcer de le faire ou d’essayer de le faire mais par grès ? Volontairement ? Les mois se comptaient sur les doigts de la main et sept mois comme ça, ça s’efface - sans nul doute – pas. Ils avaient passés le plus clair de leur temps – ces dernières semaines – à se chercher mutuellement et chacun emmenait l’autre dans une dispute qui finissait toujours par un « je t’aime moi non plus ». C’était tendu, orageux, limite invivable et l’air qu’il respirait devenait étouffant. Alors il essayait. Il attendait, espérait, patientait, désirait mais surtout, il essayait. Il l’aimait du mieux qu’il le pouvait. Il la touchait sans la brusquer. Sans la blesser. Il évitait de la contrarier, de l’emmener dans une dispute qu’il avait résouement perdu d’avance. Il faisait de son mieux pour faire la rire car rien n’est plus beau que le doux rire cristallin de cette fille. Il la faisait sourire. Il l’aimait. Jour après jour, il l’aimait du mieux qu’il le pouvait. Enfin de compte, il essayait. Pour elle, pour lui, pour eux.
Hier encore ils s’étaient aimé durant un laps de temps. Un court moment, un triste instant plein de sentiments. Et puis, sans y faire attention, ils s’étaient entrainé mutuellement dans une dispute dont ils n’en étaient pas sortis indemnes. Elle avait commencé. Il avait continué. Et ainsi de suite jusqu’à se blesser. Jusqu’à se dire des mots que chacun devait surement regretter aujourd’hui. Elle aurait pu le traiter de tous les noms, cela n’aurait changé. Il lui avait dit quelque chose qui ne pensait pas. Quelque chose qu’il regrettait. Il aurait préféré perdre un match, se mordre trois fois de suite la langue, s’ouvrir l’arcade sourcillère, se fouler la cheville, se tordre le poignet, que de lui dire une chose pareille. Mais dans un excès de folie avec un trop plein d’alcool et un moment d’absence, il lui avait laissé comprendre qu’il ne voulait pas lui ressembler. Que quitte à être quelqu’un d’autre que lui-même, il n’aurait pas désiré être elle. Mais c’était faux tout ça. Il le savait. Il espérait qu’elle le savait.
Toute la matinée il avait attendu. Il avait guetté, patienté, espéré. Il avait sécher le cours de littérature pour elle. Au diable Hemingway, Proust, O’Hara et autres écrivains américains ou étrangers. Au lieu de se plonger dans les livres (qu’il adorait, de surcroit), il préféré se jeter dans le lagon de ses yeux et se confondre en mille excuses. Il avait séché aussi l’arithmétique mais les mathématiques n’était pas son truc alors cela n’avait pas d’importance en soi. Et puis elle était venu. Elle si frêle, pâle et fragile, elle était venu. Ils ne s’étaient pas donné rendez-vous, n’avait pas fixé d’heure, de moment. Non. Il avait juste espéré la croiser au stade, dans une salle de classe, à la cafétaria, sur l’esplanade, devant son casier ou au détour d’un couloir. Et ça s’était produit. Il s’était installé au pied d’un arbre, à l’ombre d’un soleil un peu trop chaud. Et puis il avait croisé son regard, ses lèvres figées en un rictus de douleur. Il avait vu ses yeux dans laquelle la lueur douce et brillante n’existait plus. Il s’était levé, et les mains au fond des poches il s’était approché d’elle à pas de loups. D’une douceur infinie, il avait glissé sa main dans la sienne pour l’attirer à l’écart de ses amis. « Viens, je dois te parler. » Essayer. Juste essayer. Et espérer aussi.
Jules Rochelle RUSTY HALO ■ Teens will rule the world, it's better like that.
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Sujet: Re: Wake up, and let me go {JULES} Sam 9 Mai - 12:36
Douleur. Chagrin. Amertume. Culpabilité. C'était ce qu'elle ressentait depuis la veille. Cette soirée où tout avait de nouveau basculé. Tous ces sentiments et émotions se mêlaient en elle jusqu'à l'étouffer. Elle paniquait à l'idée de l'avoir peut-être perdu, à l'idée qu'il s'éloigne - pour un moment en tout cas -, qu'il la laisse à son triste sort de pauvre idiote amoureuse. Amour. C'est ce qu'elle ressentait chaque matin en se levant et chaque soir en s'endormant, depuis sept mois. Sept longs mois. Et là, alors qu'elle sortait de la bibliothèque centrale, elle le vit s'approcher d'elle. Tous les lycéens sortaient de cours, se pressaient dans les couloirs, se bousculaient ; et rien ne perturbait Jules. Elle aurait pu être seule au monde qu'elle ne s'en serait même pas rendu compte. Quand Seeley était tout près, quand elle le voyait rire aux éclats ou se concentrer sur un problème, elle le trouvait tellement adorable. Elle se demandait comment elle pouvait lui lancer tant d'horreurs à la figure quand elle était en colère, elle se demandait comme elle arrivait à lui faire ça.
Lorsqu'il enferma sa main dans la sienne, tout doucement, elle ne put s'empêcher d'éprouver un sentiment d'affection énorme. Jules n'avait qu'une envie, lui dire qu'elle était désolée, qu'elle ne voulait pas, que tout ça était trop beau pour être gâché. Elle se foutait de mettre sa fierté de côté, se foutait de passer pour une fleur bleue. Sa main dégageait une chaleur particulièrement rassurante, et tout son petit cœur battait dans sa poitrine. Elle le suivit, sans discuter, et au moment où il s'arrêta et se tourna face à elle, là elle eu envie de fuir. De partir et de tout reprendre à zéro. Sa main resta dans la sienne. Il savait. Il savait que s'il ne la touchait pas, elle ne pourrait supporter aucune de ses paroles.
Elle réussit à articuler un léger : « Je t'écoute. » Probablement inaudible pour une personne plus éloignée. Son regard se baissa au sol, puis se reporta sur les élèves qui passaient dans les jardins. Jules était incapable d'affronter son regard ; elle savait pertinemment qu'elle finirait par flancher. Peut-être allait-il s'excuser, peut-être. En tout cas, elle l'espérait sincèrement. Après, ce serait son tour ; et une longue discussion découlerait de ses excuses. Une conversation de celles qu'on n'aime pas trop aborder en général, de peur de finir complètement assommée à la fin.
Seeley Morgan WAKING UP ▬ CHASIN' THE SKY
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Sujet: Re: Wake up, and let me go {JULES} Sam 9 Mai - 18:58
Tomber amoureux était peut-être une mauvaise idée, en fin de compte. Toute la soirée il n’avait cessé d’y penser. De tourner le problème dans sa tête. D’en chercher sa solution. Mais contrairement à ce que son père disait souvent, chaque problème n’avait pas sa solution. Il en était preuve faite qu’il ne trouverait surement pas le résultat à tout ça. A leurs disputes continuelles, leurs désaccords. Les contraires s’attirent disait-on. Mais ils se repoussent aussi, inconsciemment. A ce moment précis, il ne savait s’il avait peur de la perdre un jour ou s’il avait peur de ne plus l’aimer, de l’oublier. Mais au fond de lui, il savait qu’à un certain moment ils se rapprocheraient l’un de l’autre pour en ressortir plus fort. Plus aptes à survivre à tout ça. Il l’attira dans un coin à l’ombre des grands peupliers sur l’esplanade avant de se retourner vers elle. Sa paume de main contre la sienne. Ses doigts enlacés aux siens. Sa peau caressant la sienne avec une douceur infinie. Il plongea son regard dans le sien. Frôla ses pupilles des siennes. D’un geste lent et avec une compassion infinie, il joua avec un de ses mèches avant de la replacer derrière l’oreille de sa petite amie. Il aurait put la regarder ainsi pendant des minutes. Des heures. Des jours même.
« Je ne pensais pas ce que je t’ai dit hier. » Il s’arrêta et la regarda plus longuement. Plus passionnément. Il ne voulait pas la faire souffrir. Il était trop stupide. Trop con. Trop saoulé pour avoir fait attention à elle. A ce qu’il lui avait dit. « Quant je t’es dit que je ne voulais pas te ressembler. » Il baissa le regard à son tour. Seeley n’était pas connu pour être un grand romantique. Un homme à bougies, à roses rouges et autres repas en tête-à-tête. Il était plus connu pour être un homme à femmes. Collectionnant conquêtes après conquêtes mais sa rencontre avec Jules l’avait transformé. Il était changé radicalement. « C’était faux parce-que tout ce que j’ai de bon au fond de moi, ça vient de toi. » Il releva son visage vers le sien, et délassant sa main de la sienne, il prit son visage et caressa la peau frêle et douce de sa petite amie du bout des doigts. « Je n’avais pas le droit de te dire ça. Je m’en excuse. Je suis désolé, tellement désolé. »
S'il avait pu il aurait pris dans ses bras. Il l'aurait enlacé, l'aurait protégé. Il l'aurait bercé doucement, au rythme du vent. Il aurait chanté mille louanges et se serait excusé jusqu'à ne plus pouvoir parler. C'était toujours la même routine mais cette routine-là, il l'aimait. Ils se disputaient, disaient des choses qu'ils ne pensaient pas mais au final, tout finissait toujours par s'arranger. Et le lendemain, ils étaient de nouveau dans les bras l'un de l'autre, comme avant. Mais toute cette mise en scène devait cesser. Il en avait assez. « On doit parler de nous. J'ai besoin de savoir ou on va tout les deux. »
Jules Rochelle RUSTY HALO ■ Teens will rule the world, it's better like that.
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Sujet: Re: Wake up, and let me go {JULES} Sam 9 Mai - 19:44
Quand elle était petite, son frère la prévenait régulièrement de ne pas tomber amoureuse. De ne surtout pas donner son cœur à quelqu'un, et pire à n'importe qui, puisque c'était comme vendre son âme au diable. Regarde papa et maman, disait-il. Ne fais pas les mêmes erreurs stupides qu'eux deux. Et elle y avait presque cru à ces conneries pendant quinze ans ; avant que les garçons ne lui fassent tourner la tête. Avant que Seeley la fasse littéralement succomber surtout. Parce qu'au début, elle arrivait plutôt à se maîtriser. Surtout bien faire comme Caïn lui avait conseillé, surtout rester bien distante pour faire croire qu'on est inaccessible. Foutaises. Regardez-là aujourd'hui. Elle était complètement effrayée à l'idée de perdre l'un des êtres qui lui étaient le plus cher au monde. Complètement apeurée à l'idée de se donner toute entière. De ne plus réfléchir, de ne plus suivre aucune règle, de tout lâcher. Elle n'était pas assez courageuse pour cela. Pas encore.
Jules s'efforça de regarder son petit ami dans les yeux, puisque de toute façon elle n'avait plus le choix. Elle était cernée. Ses traits particulièrement délicats la foudroyait sur place à chaque fois qu'elle le regardait, malgré le fait qu'elle connaissait aujourd'hui la moindre parcelle de son corps par cœur. Elle aurait pu dessiner ces courbes magnifiques en en clin d'œil, réciter mille fois chaque particularité de son physique tant elle le connaissait sur le bout des doigts. Cet homme là, les filles se l'arrachaient. Mais aucune d'elle ne le connaissait aussi bien que Jules. Lorsque Seeley se confondit en excuse, elle ne savait plus où se mettre. Ces trucs, ça n'avaient jamais été fait pour elle. Ne sachant pas comment réagir autrement, elle esquissa le premier sourire réellement franc de la journée. Comme c'était bon d'entendre sa voix.
« Tu ... Ce que tu m'as dit m'a fait du mal, mais ... J'ai aussi ma part de torts, et je ne veux pas que tu sois tout seul à t'excuser, alors ... Je suis désolée, sincèrement. Pour hier soir, ainsi que pour toutes les autres fois. » Ces excuses étaient sincères. Elle les avaient pourtant redoutées, mais elle se sentait beaucoup mieux à présent. Presque légère. Mais Seeley ne lui laissa pas longtemps savourer ce moment. Elle hésita, se tordit les mains dans son dos, baissa les yeux puis les releva et lança d'un coup sec : « Besoin de savoir ? Je ... Pfff. » Okay, il l'avait achevé là. Sa médiocrité la survoltait. Elle ne savait plus quoi faire, plus quoi dire. Jules se laissa tomber sur l'herbe, invita son petit ami à faire de même, et se blottit contre lui. C'était plus simple quand elle n'avait pas à être confrontée à son regard. Et puis, c'était définitivement là sa place.