judith ▬ today, i'm gonna fly

Invité

C L E A R . E Y E S , F U L L . H E A R T S

« Judith Collins ? »
« Oui ? »
« Veuillez remplir ce formulaire, puis me le rapporter. »

Judith acquiesça et s’empara de la feuille de papier que lui tendait la femme sur-maquillée qui tenait lieu de secrétaire. La jeune fille était soulagée d’avoir enfin été prise en charge, après avoir passé plus d’une demi-heure à attendre sagement dans un fauteuil inconfortable du bureau de la vie scolaire. Entre temps, elle avait vu passer au moins cinq mecs quémandant un billet de retard et trois filles allant à l’infirmerie. Bref, la routine dans un lycée banal. Sauf que les pancartes, les banderoles et les couleurs recouvrant à peu près tous les murs du bahut témoignaient du contraire. Ici, le football régnait en maître. C’était bien différent d’où elle venait et Judith était persuadée de déjà détester cet endroit. Elle retourna alors s’asseoir et commença à remplir le formulaire.

Formulaire d'inscription n°0374-B a écrit:: Nom : Collins.
Prénom(s) : Judith, Michelle, Lynn.
Date de naissance : 16 septembre 1992.
Lieu de naissance : Seattle (WA).
Nationalité : Américaine.

Judith répondait au questionnaire de façon très scrupuleuse. En plus, elle adorait répondre à ce genre de trucs. Petite, elle s’amusait en mettant n’importe quoi dans les champs. Ainsi, elle était mariée à Indiana Jones, possédait une villa à Hawaii, avait des parents agents secrets, etc. Mais là, c’était du sérieux et Judith indiqua le chiffre 2 au nombre de frères et sœurs, écrivit « peintre » à côté de profession du père (même si les sources de revenus n’étaient pas aussi fixes que s’il avait été ouvrier) et « auteure de livres pour enfant » à côté de profession de la mère. C’était comme ça que ses parents s’étaient rencontrés. Par l’intermédiaire de la maison édition de Margaret Collins. A cette époque, Wayne Collins était illustrateur et il avait travaillé sur l’album que publiait Margaret. Cela avait été le coup de foudre ! Et hop, trois bambins ! Judith avait passé toute sa vie à Seattle, dans le froid et l’humidité. Tous ses amis vivaient là-bas et, malgré sa sociabilité et son ouverture d’esprit, déménager lui était apparue comme la pire expérience de sa jeune vie. Mais c’était le rêve de ses parents, qui espéraient trouver l’inspiration dans un décor plein de chaleur et de cow-boys. Forcément, les enfants avaient suivis. Et c’est ainsi que Judith se retrouvait dans ce bureau, à remplir un formulaire d’inscription. Elle allait découvrir sa nouvelle vie, de nouveaux amis, un nouveau lycée. Et elle sentait par avance que ce serait galère…

A . L I T T L E . B I T . O F . S H I T

Judith s’agitait sur le pouf jaune, embêtée par la présence de Matt qui n’arrêtait pas de bouger dans tous les sens – quand il n’avait pas son doigt dans le nez ! Elle essayait d’écouter l’histoire que lui racontait la jeune femme de la bibliothèque. Avec l’école, ils venaient souvent à la bibliothèque municipale du quartier de Seattle où les Collins habitaient. Et comme tous les jeudis matin, quelqu’un leur racontait une histoire. Dans cette histoire, il était question d’un ours qui coupait les arbres de la forêt dans le but de faire des avions en papier. Il voulait gagner une compétition dans ce sport. Et les autres animaux de la forêt se demandaient qui coupait leurs arbres, alors ils enquêtaient. Judith trouvait l’album très drôle et les illustrations débordaient d’indices et d’humour. Mais Matt la déconcentrait tout le temps. Elle le pinça pour qu’il arrête mais l’histoire était déjà finie.

« Vous avez aimé ? »
« OUIIIIIII !!! »

Le jeu des questions-réponses commença alors, comme toujours. La conteuse leur demandait toujours s’ils avaient compris l’histoire, ce qu’ils en pensaient et ce qu’ils en avaient retenu.

« Et c’est bien de couper les arbres ? »
« NOOOOOON !!! »
« Pourquoi ça ? »
« Parce que les arbres, ça sert à arrêter le pétrole qui veut nous tuer. » C’était Matt, ça.
« N’importe quoi ! Les arbres produisent l’oxygène dont on a besoin. C’est pour ça que si on les coupe, on ne pourra plus respirer. »
« Euh… oui, très bien, Judith. Allez, les enfants, on a fini, vous pouvez rejoindre votre maîtresse et choisir des livres. »

Judith tira la langue à Matt et se leva en faisant voleter sa longue chevelure brune. Avec les autres, elle se précipita vers les bacs de livres qui n’attendaient qu’elle.

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« Alors, la grosse, t’espères avoir un mec en distribuant des préservatifs gratos ? »
« Casse-toi, primate. T’es qu’un connard. »
« C’est bon, Nicole, laisse. Il ne mérite même pas que tu lui adresses la parole. »

Judith lança un regard noir à Matt tandis qu’il repartait en riant. Il la suivait depuis la maternelle et n’arrêtait pas de lui faire des réflexions de ce genre. Et Nicole, en meilleure amie super féministe, s’acharnait contre le garçon, au bas de l’échelle de l’évolution masculine. Contrairement à son amie, Judith ne faisait même plus attention aux remarques de Matt. Elle avait cru que cela le lasserait au bout d’un moment. Mais non. Alors elle avait encore et toujours le droit à ces paroles gratuites et méchantes. Mais cela ne la touchait plus. Au début, oui. La puberté avait doté Judith d’une poitrine fort développée et l’avait rendue pulpeuse d’un peu partout. Cela n’avait pas laissé indifférent les garçons – ni les filles d’ailleurs – et elle essuyait depuis quelques années des remarques aussi bien positives que négatives, les dernières étant plus importantes. Mais elle s’en fichait maintenant. Elle avait accepté son corps et préférait être telle qu’elle est plutôt que de ressembler à toutes ces stars anorexiques. Et, pour Nicole, combattante féministe, Judith était le symbole de son mouvement au sein du lycée. Judith jouait le rôle avec plaisir et, en échange, Nicole l’aidait dans ses combats pour l’environnement et les droits des hommes. Comme aujourd’hui pour la campagne de prévention du SIDA. Avec d’autres élèves concernés par cette cause, ils avaient installé hier un distributeur de préservatifs – merci au proviseur qui a accepté – et en distribuaient gratuitement aujourd’hui.

Depuis les événements de 1999 à Seattle, Judith avait développé un fort sentiment citoyen et avait trouvé dans la cause altermondialiste un moyen d’exprimer sa pensée et d’essayer de rendre le monde meilleur. C’est comme ça qu’elle avait rencontré tous les amis qu’elle a maintenant, dont Nicole. Judith lisait aussi énormément, ce qui avait forgé nombre de ses opinions, qui lui avait ouvert les yeux sur des préjugés – même si elle en avait sûrement encore des tonnes – et lui avait donné envie de faire son possible pour laisser un monde meilleur aux générations futures.

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Cela faisait quelques semaines que Judith était arrivée à Dillon, Texas, et, malgré son extrême sociabilité, ses nouveaux amis se comptaient sur les doigts d’une seule main. Pour tout dire, elle ne les cherchait pas vraiment. Elle faisait toujours la gueule d’avoir quitté Seattle pour un trou perdu et avait l’impression de se retrouver dans la quatrième dimension. Ici, tout le monde pensait Panthers. Tout le monde se connaissait déjà. Et Judith ne s’intéressait pas du tout au football et grimaçait quand elle voyait toutes ses filles se pavaner avec leurs pompons ou, pire, celles qui offraient des gâteaux aux « beaux gosses de l’équipe ». Nicole aurait été là, elle aurait fait une crise cardiaque. A Seattle aussi, il y en avait des comme ça. Surtout pour l’équipe de hockey. Mais son bahut était dix fois plus grand qu’ici alors ça se voyait moins. A Dillon, tout le monde trempait dans le football. Et le vendredi soir, c’était le pire du pire. Judith n’avait jamais vu un truc pareil. A Seattle, elle était toujours de sortie le vendredi : au cinéma, au bar avec des amis, dans une salle de jeux vidéos, à la fête foraine, avec un petit copain, etc. Ici, le vendredi soir, il n’y avait RIEN à faire. TOUT était fermé. SAUF le stade. Et c’est là-dedans (quand le match était à domicile) que s’entassait toute la population de Dillon. Ou presque. Car une irréductible famille du Nord passait son vendredi soir à la maison. Sauf son frère qui, de temps à autres, allait au stade. Tout le temps, en fait, puisque, après avoir joué au hockey pendant des années, s’était trouvé une passion pour le football. Ou bien pour une des cheerleaders ? Bref. La sonnerie retentit, ce qui sortit Judith de ses pensées. Elle ramassa ses affaires d’un geste las et quitta la salle de classe.

Quelques minutes plus tard, Judith était allongée dans l’herbe, son sac lui servant d’oreiller. Elle tenait un roman dans ses mains et des écouteurs étaient fichés dans ses oreilles, diffusant un best-of de Queen. Il y avait quand même une chose de bien à Dillon, c’était le temps. Parce que pouvoir lire dans un parc d’herbe verte, c’était quasiment impossible à Seattle. Déjà parce que c’était une métropole. Et ensuite parce qu’on ne l’appelait pas « Rainy City » pour rien. Alors Judith en profitait à chaque fois qu’il y avait du soleil et une température pas trop élevée pour se poser dans un coin tranquille, à une centaine de mètres des bâtiments du lycée. Elle se sentait bien, jusqu’à ce qu’une ombre lui cache son soleil. Elle referma son bouquin d’un claquement sec – du moins le supposa-t-elle puisqu’elle n’entendait que sa musique – et leva les yeux vers ce qui obstruait sa lumière. Comme elle ne voyait rien – si ce n’est une silhouette gigantesque – elle retira ses écouteurs et se rassit correctement. Alors elle reconnut… Declan Cleveland. Mince !

« Je peux te parler une minute ? »

Elle acquiesça d’un haussement d’épaules, se demandant ce que « Putain-il-est-trop-canon » lui voulait. C’était le surnom qu’elle lui avait donné depuis qu’elle supportait deux filles juste devant elle en classe d’histoire qui n’arrêtaient pas de parler de Declan. Tout le temps. Et, parfois, les réflexions étaient tellement osées que Judith aurait pu écrire un roman pornographique. Judith entendait tant de conversations de ce type de la part des filles de sa classe qu’elle avait réussi à trouver un surnom à quasiment tous les mecs de l’équipe régulière des Panthers. C’était le seul intérêt qu’elle avait pour les joueurs. Bref, tout ça pour dire que s’il y a bien une chose à laquelle Judith ne s’attendait pas, c’était de se faire aborder par n’importe lequel des joueurs de l’équipe de football. Et qu’en plus il s’asseye à côté d’elle.

« Je te dérange pas ? »
« Si. »
« Ah… »

Judith réprima l’éclat de rire qui menaçait d’exploser. La tête que Declan faisait était à se tordre. Il ne devait pas s’attendre à tant de franchise. Pourtant, Judith n’avait fait que répondre à sa question. Et il la dérangeait vraiment alors pourquoi mentir ? Malgré la claque qu’il venait de se prendre, il n’eut pas l’air de vouloir abandonner.

« Tu es libre demain soir ? »
« Pourquoi ? »
« Euh… si je t’invitais à sortir, tu serais partante ? »

Judith le regarda avec une certaine suspicion. Elle avait envie de lui répliquer un truc de son cru : avec de la franchise et un peu de grammaire mais elle ne le connaissait pas assez pour prévoir à l’avance sa réaction. Quoique, elle s’en fichait qu’il comprenne ou pas, non ? Se faire inviter par un petit minet de l’équipe de foot, franchement. Les filles de sa classe la regarderaient sûrement d’un autre œil. Enfin… la regarderaient tout court, ce serait déjà un bon début. Bref. Elle était un peu trop souvent dans ses pensées, ces derniers temps.

« Euh… ouais, pourquoi pas. »
« OK. Je passe te prendre demain vers 7h, ça te va ? »
« Super. »

Alors là, c’était le pompon ! Declan se releva aussitôt, un petit sourire en coin et Judith sortit de son espère de transe. Il lui tournait déjà le dos, repartant d’où il était venu quand la jeune fille se demanda qui avait prit possession de son corps. Il se foutait de sa gueule, c’était sûr ! En se fustigeant, elle rouvrit son livre et se laissa retomber sur son oreiller rempli de cahiers. Quelle conne, franchement !

D A Y . A F T E R . D A Y , T H E . S U N

Anarya. 20 ans. Demoiselle.
Mon choix d'avatar (après moult hésitation) se porte sur la belle et pulpeuse Kat Dennings. Serait-il possible de changer mon pseudo pour Judith Collins ? Je n'avais pas fait attention qu'il y avait déjà un prédef' portant le prénom de Juliet. Merci d'avance.
Sinon, j'aime beaucoup le forum. J'ai adoré le film et la série (mais je n'ai pas encore commencé à la saison 3) dont il est tiré. Voilà voilà, beau boulot.

Welcome to you !
courage pour la fiche

Bienvenue!
C'est un de mes vavas en plus.

ANARYA.

Cette fois on va peut-être y arriver. :j:

Spoiler:

Invité

Evan _ Merci beaucoup. I love you

Peppercorn _ J'adore cette série de vava que tu as fais sur Kat. :c:

Ils sont super rafraichissants. Et pour une fois que j'utilise pas mes miens. :a:

Silverwing _ J'y compte bien :34:

(et j'attend de voir tes scénarios au cas où :b:

)

Bienvenue.

Vous disposez de cinq jours pour terminer votre présentation.

Invité

Voui voui, je sais. I love you

Je me mettais d'accord sur un scénario avant de continuer, c'pour ça. :j:

Au passage, serait-il possible de changer mon prénom pour Judith ? Il y avait déjà une Juliet dans les prédef' et je n'avais pas fait attention. :h:

Merci.

Invité

Bienvenue parmi nous Anarya ! I love you

J'ai changé ton pseudonyme.

Invité

Merci beaucoup, MB. :c:

Judith Collins a écrit:: Voui voui, je sais. Je me mettais d'accord sur un scénario avant de continuer, c'pour ça.
Au passage, serait-il possible de changer mon prénom pour Judith ? Il y avait déjà une Juliet dans les prédef' et je n'avais pas fait attention. Merci.

Mwouhahaha. :d: