BColeman ♦ Leave me out with the waste.

Clancy, en suspens, s'était tenu là, au centre, la balle en main. Lorsqu'elle fit éruption. « LENNON, tu fous quoi ? » La scrutant avec indignité. Affecté. Il s'était tant brutalisé, afin de l'estomper, afin d'en oublier son visage. Mais, elle rappliquait. Toujours. Comme aujourd'hui. Les bras, entrecroisés. Tout le haut du corps, surélever. Elle tentait, de distinguer, l'un des joueurs. Pas Clancy « Tu vires. Tu vires ! » Beuglait le COACH. Hors de lui. Clancy se retirant, ne contestait pas et arpentait le terrain, vers l'extérieur. Berry Coleman. En voici là cause.
Aboutissant, face à elle. Coleman, le fixait, avec chasteté. Quant a Lennon, il l'épiait. Insistant, sur le buste.
« Tu. T'es là .. » Bafouillait-il. Ne la saluant, que d'un geste de la main, insignifiant, il clôturait ses yeux. Tentant, d'échapper, a un de ces mauvais rêves. Cela faisait des mois, qu'il n'avait plus aucune nouvelle d'elle. Depuis, leur sois-distante rupture, par téléphone. Chose a laquelle il n'adhérait pas. Puéril et enfantin. Brièvement, il jeta un œil, sur le terrain. Maxine, les scrutaient. Lui faisant, alors, un léger sourire, amicale. Il en revenait à elle. « Tu fais quoi ... » Expirant, avec hargne, il tentait de tempérer, ses mains vacillante. Arquant, l'un de ses sourcil.
Elle, ne dégageait rien. Le visage, ferme. Les pieds, campé au sol. « Mon A ... Clancy. Je t'attends. » Aboyait-elle, avec préoccupation. Survenant de nulle part. Ce fut la deuxième fois, même conditions, Julliah Grant, Coleman et Lennon assembler. Cheeleader, contrarié, elle fit signe à son conjoint, et volte-face. S'éclipsant, prestement. Clancy, n'avait pas mouvé et déposa, l'une de ses mains, sur son visage. Oppresser.

C'était bizarre de revenir. Maxine avait tellement insisté pour qu'elle vienne le voir aux entraînements. Et elle prenait le risque de voir Clancy. De voir l'homme qu'elle portait toujours en lui comme une blessure, une cicatrice pour accident de cœur. Elle était stressée. Trop. Le problème étant qu'elle devrait regarder Clancy. Tout son corps tremblait à cette simple idée. Voir son visage, distinguer ses traits, son sourire, son corps. Non, il fallait qu'elle l'oublie définitivement. C'était impossible mais elle le devait. Pour Maxine.
Avec toute assurance perdue, elle descendit les marches. Les bras croisées sur sa poitrine, elle scrutait les joueurs. Elle trouva Maxine. Et son attention fut déporté par un joueur qui au milieu du terrain s'était arrêté brusquement. Clancy. Les larmes lui vinrent aux yeux. Elle n'en était que plus fragile, plus chétive, plus vulnérable. Aspirant une bouffée d'air, elle serra son sac à main contre elle. Essayant de l'ignorer. Essayant de ne pas lui sauter dans les bras et de lui demander pardon. Essayant de ne pas lui crier quelques horreurs à la tête. Il vint à elle, bégayant, ahuri de sa présence. Elle ne venait plus pour lui, elle venait pour Maxine. Son "petit ami". Il attendait qu'elle se détache de Clancy. Ca ne serait jamais fructueux si elle le regarderait. Elle tenta de lutter contre elle même. Ne pas le regarder, ne pas l'admirer, ne pas lui parler. Ignorer, ce visage d'ange. Ignorer ses paroles, sa voix suave. Ignorer tout de lui. Ignorer ses traits parfaits. C'était désagréable. Et Julliah montra le bout de son nez. Berry tourna la tête un instant. Un coup de couteau, puis deux. Remue la plaie, je te prie. La plaie béante qu'elle avait encore à la place du cœur. Elle se mit alors à se ronger les ongles, tanguant d'impatience, un pied sur l'autre. Et malgré elle, elle répondit à Clancy.

« Je suis là .. pour voir Max. »

Elle aurait aimé lui dire qu'elle était là pour lui. Dans un sens, elle l'était. Vivre sans lui, c'était comme vivre sans âme. Perdue dans ses mots. Elle tourna la tête vers lui et passa un instant à distinguer chaque trait de son visage, le doigt toujours rongé par l'anxiété. Elle aurait aimé qu'il ne ressente ne serait-ce qu'une once de jalousie. Qu'il s'effondre devant elle, la suppliant de lui pardonner. Même s'il ne savait pas pour le bébé.

Il aurait pu cesser d'avoir mal quand quelqu'un prononçait son nom, cesser d'être hantée par cette idée de la croiser entre deux rues, de tomber nez à nez avec elle et celui à qui elle tiendrait la main, de se retrouver à la table voisine de la sienne dans un quelconque restaurant. Elle le brise par son silence et son absence, ce mur qui s'établit entre eux de jours en jours et dont la seule cause, est encore insoupçonnée. Clancy aurait pu cesser de se torturer l'esprit, la repousser de ses rêves, de ses pensées. Pratiquement, un an. Du concret. Et de l'amour. Tout n'avait, été, qu'idyllique. Et tout ne devenait, que cauchemardesque.
Berry, le regardait avec nonchalance. Ignorant, ses souffrances. Était-il, condamnable. Clancy aurait été la cause. Il n'y croyait pas une seule seconde. C'était elle, et toutes ses foutu cachotteries. Secret, outrecuidant. Malgré ça, devant cette magnificence, indissociable qu'était Coleman. Clancy, devenait impuissant. Dressant alors, l'une de ses mains, il l'approchait, avec indécision. Ce visage, si absolu. L'effleurant. Puis escamota ses lèvres vers l'intérieur, les humidifiant. Maxine. Voici la raison, pour laquelle, Berry se retrouvait ici. Sur ce terrain. Comme, il y a un an. De plus, elle avait, osé, le nommer, Max. Représentation avérée, de leur relation. « Maxine ? ... Berry. » Revendiquait, Clancy. Le poing, serré, laissant paraitre les veines. Un instant, il esquissa un sourire, fébrile. « Lui, et ... toi ? Vous. C'est une blague. » Elle n'irait nulle part sans explications. C'était certain. Maxine était l'un des meilleurs amis de Clancy. C'était, tout bonnement impossible. Jamais.

Elle l'observa. Son poing serré. Etait ce une preuve d'un quelconque attachement ? Ou juste d'une jalousie sans affection ? Berry déglutit difficilement. Pourquoi se mêlait il de ça, maintenant. Pourquoi n'avait il pas tout pris en main avant. Pourquoi s'évertuait il à être tellement lui. Possessif, ardent, violent, irascible. Il n'avait plus à la défendre. Il n'avait plus à demander des explications. C'était fini. Et même si Berry n'avait qu'une envie, se blottir dans ses bras, se réchauffer, l'embrasser longuement et ne plus jamais le quitter. Comment pouvait il oser la toucher du bout des doigts. Voulait il vraiment qu'elle s'effondre en pleurant. Qu'elle lui avoue qu'il aurait pu être père. Qu'elle avoue qu'elle avait été idiote, totalement sotte. Qu'elle avoue la souffrance qu'elle encourait lorsqu'on prononcait son nom. Qu'elle avoue toute cette peine qui la rendait si lourde chaque jour. Qu'elle avoue qu'elle l'aimait encore, à en perdre la raison. Qu'elle avoue que chaque nuit, elle se réveillait cherchant son odeur dans ses draps. Non. C'était trop dur. Beaucoup trop.
Sa réflexion la mit hors d'elle. Elle aurait aimé qu'il soit à l'intérieur d'elle en ce moment. Qu'il ressente cet enchevêtrement de coups de couteau. Qu'il sache à quel point elle ne pouvait plus supporter de penser à lui, chaque minute de chaque jour. « Ah. Tu as le droit de te faire une cheerleader et je n'ai pas le droit de me faire un joueur ? La situation est trop ironique. Tu as commencé. Je finis. » Elle crachait son venin. Clancy ne la voyait que peu souvent dans cette humeur noire. Deux ou trois fois, ils s'étaient disputés gravement dans leur couple. Mais jamais elle n'avait fait aussi fort. Ils devaient s'expliquer. Berry tourna les talons. Elle fuyait, regrettant ses paroles. S'engouffrant dans les vestiaires, elle allait où elle pouvait, perdue. Les larmes venaient et ne repartaient plus. Elle n'arrivait plus à pleurer. Trop de larmes pour lui. Beaucoup trop.

Ce qu'il avait pu dire ou faire. La rendait, dans un état, exécrable. Encore une fois, elle lui reprochait, de cette relation, avec Julliah. « Je .. » Clancy, tentait, alors, de démystifier, les choses, mais Berry, s'en alla. Sans rien. S'engouffrant, dans les vestiaires. Ne se retournant pas. « Clancy ... » La cheerleader, a la tenue bleu, se tenait là, crispé. Clancy, l'enraya. Lui faisant signe, de patienter. Rien n'avait plus d'importance, présentement. Accourant. Il pénétrait dans les vestiaires. Écho accablant. Chacun de ses pas, s'imprégnait, dans les murs. Les pupilles, dilaté. Il tentait, d'aviser. Il savait, comme elle était fragile. Il l'a connaissait, plus que n'importe qui. Plus que ... Maxine. Les douches. Il s'engageait, dans les douches. Elle était en pleure. Le visage, cramoisi. Clancy, une douleur à la poitrine, brutalisait la porte. Le bruit n'était que trop fort.

« J'y comprends rien, moi non plus. » S'approchant alors, de Berry. Une main en avant, signe de bonne constance. Les yeux fixant le sol cafardeux, elle s'était appuyée, contre le mur. L'effleurant une nouvelle fois, le visage, avec l'une de ses mains. Il l'approchait. « J'abandonne. Berry. J'abandonne. » Ça le révolte. Elle et lui. Pas de « nous » mais l'un sans l'autre.

« Clancy, qu'est ce que tu peux abandonner ? Moi ? Je l'ai fait moi même. Notre enfant ? Il est mort. Nous deux ? C'est fi... » Mais que venait elle de dire ? Elle resta totalement bloquée, obnubilée par ses paroles. Non, non, non. Elle ne pouvait pas lui avoir dit d'une telle manière. Berry allait se tuer. Les larmes redoublèrent, les spasmes prenant sa poitrine pour cible. Les yeux rouges, meurtries, elle glissa le long du mur de la douche. Le sol pouvait être mouillée, elle n'avait plus de force. Sa force venait de s'éteindre. Elle était une loque humaine. La douleur vive la transperça. Cet enfant. Elle venait de lui révéler le secret. Alors qu'elle s'était promis de ne jamais le lui dire. Ne jamais lui faire part de ce qu'elle avait enduré seule. Elle n'était pas forte, ni fragile, elle était brisée. Berry n'était plus la magnifique et rebelle Berry du lycée. Elle était la terne et morne Berry sans travail, sans repères, sans famille. Elle n'en pouvait plus de cette situation. Les larmes submergeant ses manches, elle releva la tête vers Clancy. Elle ne put que murmurer quelques mots. « J'aurais du te le dire ... »

Il abandonnait, ce désir incessant, de la regagner. Un jour. Voilà. « Berry ? Qu'est ce que ... Qu'est ce que tu racontes ? Quel enfant ? » Son coeur battait à vive allure, se gonflait, s'oppressait, lui arrachant une douleur à l'intérieur . Tremblant, si fort qu'il eu cette impression de sombrer, que le décor vacillait et que tout tournait autour d'elle. La vue brouillée . Clancy aurait pu trouver les mots qu'il faut. Les larmes à verser. Lui cracher des mots blessants à la figure. Il ne fut, qu'à moitié surpris. « NOTRE enfant ? .. C'est impossible. » Berry est un handicap, celle qui l'empêcheait d'avancer depuis tant de mois, d'années. Pourtant, il a essayé de l'oublier avec une autre, ou de plusieurs façons différentes, et elle, revenant toujours, encore plus violamment. Douloureux. Lui annonçant des choses, plus folles les unes que les autres. Lui dans l'histoire ? Il plonge à nouveau, et il sombre une fois de plus. Il tourne inlassablement en rond. Sans réponses. « Je .. Je ne comprends pas. » C'était inconcevable.

Berry n'aurait jamais du le fréquenter. Elle était néfaste. Elle nuisait à sa vie. Les larmes cessèrent de couler. Regarder dans le vide. Essayer de ne pas aller se blottir dans ses bras. « J'ai essayée de te le dire, j'ai essayée ... Tu étais avec elle, avec elle. » La tête posé sur la main. Tentant de ne pas s'effondrer contre le sol. Portant son poids. Il abandonnait. Il ne voulait plus la voir. Elle avait tout gâché, depuis toujours. Elle lui avait fait mal, elle avait rompu alors qu'elle avait besoin de lui. Pauvre idiote. Elle faisait tout de travers, se détestait. Clancy était perturbée, elle le voyait. Elle le connaissait mieux que sa Julliah, mieux que tout le monde. Il avait été tellement, il l'était encore. Tout recommencer. Se sentir bien. La chaleur de ses bras. Son odeur. Difficilement réalisable. Il devait la haïr un peu plus. Laisser tout tomber. Lâcher la bombe sur leur relation déjà détruite. Double Hiroshima. Plus de survivants. Ni de bébé. Ni de couple. Ni d'espoir de survie. Berry se leva. Sans conviction. Regardant l'homme qu'elle chérissait. Le voyant perdu. Si seulement, si seulement il pouvait voir sa vie sans lui. Tordant ses mains de douleur corporelle et sentimentale. Luttant contre l'évanouissement. « J'ai fait une fausse couche, il y a trois mois. » Autre bombe. Autre douleur fulgurante.

« Je t'ai attendu. Tu aurais dû .. » Clancy l'avait attendu, suffisamment longtemps. Après, l'exclusion du lycée, tout n'était devenue, que plus confus. Leur relation, succombait, eux avec. Puis, l'idée même qu'un bébé aurait pu naitre. Le sien. Leur bébé. Le rendait, désabusé, maussade. Il se tournicotait, les mains, s'emparant de son visage. Tendu. « C'est le mien .. t'en est certaine ? » susurrait-il. Tout devenait possible. Et, peu à peu, il égarait une certaine confiance envers elle, celle qu'ils avaient longtemps instauré, il y a un an. Clancy doutait alors de ses sentiments. À plusieurs reprises, Berry avait notifié, la fin de leur relation. Alors qu'elle s'était redressée, dans un état comateux, ses mains flageolai. Elle l'avait perdu. Il y a encore trois mois, elle portait, cette enfant. Clancy ne désirait pas en savoir davantage. C'était, déjà, bien trop indigeste et abasourdissant. Conclusion ? Lui, désorienté, s'avançait, avec réservation. Lui prenant, alors, le bras. Ni de Maxine, Ni de Julliah. Il la fixait, avec complaisance. « Je ne suis pas .. tu sais. Je serais resté. » Sans doute avait-il sa faute de responsabilité dans tout ça. Mais, jamais, il n'avait fuit.

Doute. Clancy doutait complètement à lui demander si ce bébé était le sien. Elle comprenait, ne se mit pas en colère. Elle acquiesça fébrilement. Il toucha son bras. Une décharge la toucha. Elle leva les bras vers lui. Et se prit à contempler ses prunelles brunes. Elle lui mettait tout sur le dos, mais elle était la principale coupable. Silence, dénie, rupture. Absence de conversation sérieuse. Pas de séances d'avouables fautes. Renfermée. Elle s'était enfermée dans son silence, morte de peur qu'il ne veuille plus la voir. Elle aurait du le savoir. Il serait resté. Il serait resté même s'il n'était pas prêt. Paranoia abusive. Elle n'aurait pas dû croire qu'il s'était fait la cheerleader dans son dos. Il n'était pas comme ça. Elle avait juste été aveuglée par sa peur. Bébé à charge, mère célibataire. Elle n'aurait pas pu. Elle avait attendu. Elle aurait du lui ouvrir sa porte lorsqu'il sonnait en bas de chez elle. Elle aurait du répondre au téléphone. Elle aurait du. Mais elle ne l'avait pas fait. « Je sais ... » Elle contempla la main de Clancy serrée sur son bras. Nostalgie passagère. Ses joues devenaient rouge. Elle se prit à rêver d'un baiser, d'une étreinte. Elle l'aimait encore beaucoup trop. « J'avais tellement peur que tu la préfères à moi, que tu me laisses tomber, que tu ne veuilles pas de ce bébé. Tellement que je me suis enfuie, renfermée, brisée moi même. » Elle releva sa tête qui tanguait dangereusement. Et naturellement, alla se blottir sur son torse. Une chaleur qui lui manquait. Une odeur qu'elle désirait plus que tout. Un homme qu'elle ne pouvait oublier.

» (STRAW)BERRY ♦ you'll never leave.