Just You and Me

° If only you could read my mind and be there with me. I'm so scared when you're not around. Hold me tie and tell me that everything's gonna be ok °

Le Sixty Nine ou le petit coin de paradis de la ville ! C'est ici que viennent souvent joueurs et leurs conquêtes, supporters, cheerleaders et autres en fin de match afin de célébrer comme il se doit une victoire ou de se réconforter au mieux en cas de rares défaites. L'endroit, une réserve naturelle plus ou moins surveillées par une patrouille locale est depuis des générations le lieux de prédilection des jeunes du quartier. Il y a des arbres à perte de vue, un sol entre désert et verdure, quelques vieilles balançoires faites de cordes accrochées aux branches, un lac de taille moyenne, un petite jetée de bois, un pont de fortune et un peu plus loin, un ancien kiosque dont la peinture blanche s'écaille au fil du temps confère à l'endroit toute son authenticité et son romantisme. Sous ce dernier un banc accueil le plus souvent les amoureux mais en cette fin de journée, Evan y est assise seule. Le soleil commence à se coucher et alors que la fin des cours a sonné depuis deux jours déjà, Evan n'a pas la tête en vacances pour autant. Non bien au contraire ! Pourquoi donc Death se fait il si rare ? Pourquoi ne l'a t il pas rejoint a la fin des trois derniers matchs ? Pourquoi n'a t il pas prit le temps de venir voir comment elle allait après la fusillade de la semaine dernière ? Et où disparaissait il sans que jamais elle ne soit au courant ? Ce revirement de situation faisait mal à Evan car bien que le petit couple soit officiellement séparé, ils ne se tenaient jamais bien loin l'un de l'autre. Entre eux ça avait été fort dès le début et aujourd'hui s'imaginer ne plus jamais l'embrasser ou ne plus jamais passer de nuit à ses côtés était un supplice. Ce qui avait d'étrange en ces temps ci était que jamais Death ne s'était montré si absent alors que jamais Evan n'eut besoin de lui parler aussi sérieusement qu'actuellement ... le destin vous réserve de drôles de surprises des fois, à croire que dans son inconscient Grey se doutait de quelque chose ...

C'est ainsi qu'Evan s'était rapprochée de son conseiller d'orientation, Ryan Marcus. En lui elle avait trouvé l'épaule assez solide pour écouter ses histoires, supporter ses pleurs et surtout l'aider à avancer quoi qu'il arrive. Avec lui elle s'était libérée, elle avait avoué ses peurs et ses angoisses. Mais aussi génial Ryan puisse être, il ne remplacerait pas Death et là, elle devait vraiment lui parler ! Ca devenait urgent ! Elle ne pouvait plus faire marche arrière. Alors qu'il lui avait envoyé un bref message d'excuse pour son absence deux jours plus tôt, Evan avait tenté de le contacter plus d'une fois sans succès ... portable coupé ou occupé.

Ce soir le moral n'etait pas au beau fixe ... son père qui devait rentrer le soir même avait laissé un message comme quoi il ne serait finalement pas de retour avant une semaine et Sandy passait quelques nuits chez sa mère histoire de dire qu'elle habitait toujours là bas. En gros miss Williams se retrouvait seule avec cet énorme secret sur le dos et s'en était bien trop ! Elle avait besoin d'air. C'est ainsi qu'elle se dirigea vers ces lieux qu'elle connaissaient si bien. Aujourd'hui tout était désert ... c'était rare mais cela arrivait. Elle prit place sur le petit banc, replia l'une de ses jambes sous elle et laissa sa tête venir s'écraser sur le rude dossier de l'assise rudimentaire. Les yeux rivés au ciel sur ce soleil qui se couchait petit à petit, ses pensées étaient toutes dirigées vers un futur proche qu'elle aurait tant aimé repoussé de plusieurs années. Elle laissa un petit soupir s'échapper de ses fines lèvres et une larmes retenues depuis bien longtemps dévala le rebondit de sa joue rosée.

[ Pas certaine que ça soit bien :s j'espere que ça va tout de même t'inspirer (; ]

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« L'amour, c'est l'ennui d'être seul, la joie d'être à deux, la peur d'être à trois. »
Andrei Stoiciu

La solitude est chose propre a chacun. On peut soit la combattre, soit se muer en elle, et laisser faire le temps. C’était la solution choisie par Death, pour la seule et unique raison qu’il en ressentait le besoin. Le lycée n’aidait pas, faire parti de l’équipe de foot encore moins. Sans cesse sollicité pour tout et n’importe quoi, il prenait plaisir a quitter cet univers de fous dés que possible depuis quelques semaines. Comme un besoin de se ressourcer, de recharger ses batteries. Le raison ? Inconnue. Il n’arrivait pas à mettre un nom sur ce malaise, et là était tout le problème. Pourtant, Death n’avait rien pour être malheureux: tout roulait parfaitement. Mais malgré tout, cette sensation désagréable de ne pas être à sa place restait en lui. Alors, il allait marcher, longuement, seul, surtout. Puis il rentrait chez lui, et lançait inlassablement le ballon dans ce pneu que son père avait accroché dans le jardin, alors que Maxime et lui étaient encore gosse. Moyen d’oublier, de se concentrer sur autre chose. Moyen d’aller mieux.

Alors que le Sixty Nine était aussi vide que le dessert, Death mettait un pied devant l’autre, marchant lentement dans cet endroit mythique. Vu le nombre de fois qu’il était venu ici, il aurait sûrement pu effectuer ce chemin les yeux fermés, et vous pointer du doigt chaque détail de l’environnement. Que ce soit le grand chêne au tronc complètement taillé par les canifs des jeunes de Dillon, dont l’espoir incommensurable de marquer l’histoire avait trouvé refuge dans l’immortalité du bois, ou bien cette eau, bien trop fraîche lorsqu’on rentre a peine dedans mais parfaite lorsqu’on oublie le temps qu’on a pu passer a l’intérieur, et qu’on se rend compte grâce a nos doigts gercés que finalement… elle n’était pas si froide. Oui, il avait passé énormément de temps, ici. Mais il ne se lasserait jamais de redécouvrir cette nature à l’état pure, que peu de personne osait déranger. Sa beauté le protégeait des prédateurs humains. Alors oui, Death adorait venir ici. Inconsciemment aussi parce qu’il était rempli de souvenir d’elle. Ils avaient passés tant de soirées ici, n’ayant pas forcément besoin de parler pour se comprendre, regardant juste, ensemble, le même spectacle naturel. Le sentier le menait tout droit vers ce banc, loin d’être d’un blanc immaculé, mais dont la signification était réelle. Pas mal de jeunes de la ville le considère comme l’endroit propice aux premiers baisers. Ca n’avait certes pas été le cas pour Evan et Death, mais… il en avait vu d’autre. Et Death la voyait, elle. Et vu le pas qu’il avait adopté pour arrivé jusqu’ici, s’il n’ouvrait pas la bouche, il pourrait la regarder, aussi longtemps qu’elle le voudrait, sans même qu’elle le sache.

Elle avait essayé de l’appeler, plusieurs fois même, depuis quelques jours. A vrai dire, il comprenait. Ils n’étaient pas habitués a être si loin, l’un de l’autre, si peu présent dans la vie, dans le regard de l’autre. Mais il n’avait pas voulu l’inquiéter, n’ayant pas même envie de trouver une excuse pour se débarrasser quelques temps, de sa présence. Pas de mensonge. Elle le connaissait trop bien pour lire la vérité dans son regard. Alors, il avait simplement envoyé un message, pour s’excuser. Point. Pas d’explication qui ne mènerait a rien, parce que de toute manière… il ne savait même pas lui-même pourquoi il avait tant besoin de s’éloigner des autres, et même d’elle. Pourtant, lorsqu’il aperçu son profil, et même a quelques mètres… son corps et son cœur s’emplirent d’une tendresse folle. Parce qu’elle avait cette beauté fragile qui lui chavirait le cœur, toujours un peu plus, et que l’amour lui faisait perdre la tête. Voilà également pourquoi il n’avait pas réussit à passer à autre chose, lorsqu’ils avaient rompu. Et qu’ils y revenaient toujours. Il resta un long moment a l’observer, se rapprochant très légèrement, avant devoir une larme trouver le chemin de sa joue. Elle n’allait pas bien, il pouvait le voir, maintenant. Et c’était une chose insupportable pour lui.

Je n’aime pas te voir pleurer…

Il était sorti de son coin, se plantant a côté d’elle. Son regard vint trouver le sien, alors qu’elle avait lever la tête pour le regarder. Un regard qui aurait pu lui briser le cœur, tellement… il n’arrivait pas a le comprendre.

L'air lourd de cette saison d'été et particulièrement en cet état d'Amérique n'etait pas toujours supportable la journée. Alors lorsque la brise venait à souffler légèrement en soirée, la ville semblait respirer à nouveaux, tout comme il en était de même pour ses habitants. Le vent caressant ses cheveux lâchés, les doux rayons tombant du soleil sur sa peau et le chants des oiseaux paradant avait autant le don d'émerveiller Evan que de lui filer un sacré coup de cafard. Ce soir comme une étrange mélancolie s'était emparée de son être et semblait ne pas vouloir la lâcher de si tôt. A quelques mètres de là, Death avait fait son apparition, comme revenus d'un autre espace temps, il se posta non moin observant sa belle sans dire un mot. Evan ne remarqua rien ... Rien jusqu'à ce qu'il s'avance à pas prudents et prononce ses quelques mots " Je n'aime pas te voir pleurer " ... Quelle étrange ironie, elle qui avait tout fait pour ne pas craquer tant de fois, elle qui s'était retenue depuis bien trop longtemps, voilà que cette larme échappée fut capturée par le regard du beau blond. Dans un geste presque incontrôlé et du revers de la main, Evan effaca toute trace de sa faiblesse. Les yeux pourtant toujours humide, elle posa le regard sur l'arrivant. Elle connaissait sa démarche par coeur, cette manie qu'il avait de mettre ses mains en poche tout en rentrant sa tête dans ses épaules lorsqu'il était mal à l'aise, son regard brûlant peu importe les situation ou encore ses sourires en coin ... Connaître à ce point une personne qui semble nous échapper est à la fois tellement beau et déchirant.

Le voir à ses côtés si proche et tout d'un coup après le long silence était étrange. Elle avait autant envie de le serrer dans ses bras que de le frapper de toute ses forces. Elle se sentait comme paralysée. Seul son regard prononçait les mots que sa bouche bloquaient. Il serait venu quelques jours plus tôt et peut-être que tout aurait été plus simple, la conversation aurait pris une autre tournure, mais aujourd'hui Evan savait que leur avenir était en jeu. Comment aborder le sujet ? Comment fait on ça ? Comment peut on y arriver lorsqu'on a 17 ans, bientôt 18 et qu'on termine à peine le lycée ? Le silence qui commençait à s'installer entre les deux tourtereaux devait être brisé, surtout qu'il ne s'installe pas, pas maintenant, pas comme ça ...

J'ai besoin de toi Death ...

La phrase était venue toute seule comme un cris du coeur passé sous silence depuis trop longtemps. Et puis c'était tellement vrai, et cela a différents niveaux. Elle avait besoin de sa présence, de son esprit, de ses bras protecteur et rapidement de sa compréhension également. Elle jeta sur lui un regard comme elle n'avait pas l'habitude d'en lancer. Un regard criant " A l'aide " , un regard implorant le beau chevalier de venir sauver la belle princesse. Et si par hasard vous trouvez ça charmant ... Evan elle trouvait ça pathétique. Le romantisme c'est une chose mais avoir besoin de l'autre à ce point ... ça fait peur ! Terriblement peur même : peur de souffrir, peur de la solitude, peur de voir son coeur brisé en mille morceaux.

Il pouvait voir la détresse dans les yeux de la seule et unique femme qui avait su prendre une telle importance dans sa vie. Alors oui, il pouvait être troublé. En cas contraire, alors ça aurait été révélateur de la déchéance de leur relation. Et c’était une chose qu’il refusait de voir apparaître. Jamais il ne voulait oublier. Parce que dans le fond, ce n’était pas fini, et ça ne le serait jamais. Evan avait prit cette place dans son cœur, le serrant a chaque sourire, l’étreignant a chaque contact. Et a aucune occasion, même lorsqu’ils avaient subi la pire dispute de leur histoire, elle ne lui avait lancé se regard. C’était une chose qui lui faisait peur, de ne pas savoir lire dans son regard la cause du mal. Peut être avait elle des ennuis ? Peut être quelqu’un de proche n’allait pas bien, un parent, une amie ? Peut être avait elle un problème de santé ? Dans tout les cas, le fait qu’elle semble si affectée le tuait a petit feu. Il balaya le fait qu’elle le lui dise simplement pour le récupérer, officiellement, puisqu’il n’était jamais parti, officieusement. Et que toute les filles du lycée savait qu’au fond, il n’avait d’yeux que pour elle, tout comme les hommes savaient qu’il ne valait mieux pas trop s’approcher d’elle. Alors non, ça ne pouvait pas être la cause de ce cris du cœur. Restait donc le pire, a imaginer.

« Death, je vais mourir. », « Death, je vais partir. », « Death, j’ai de gros ennuis. ». Toute les phrases et situations possibles défilait en quelques fractions de secondes dans son esprit. Dans les deux premiers cas, il ne survivrait pas. C’est bête, de dire des choses comme ça alors qu’on a même pas encore atteint la majorité. Mais soyons réaliste… il l’aimait a en mourir, même s’il n’allait pas le lui avouer, comme ça. De toute manière, elle le savait, du moins, l’écho de ces mots, déjà prononcés dans le passé, devait pouvoir revenir a l’esprit de la jeune femme. Mais non, non, il avait déjà perdu l’une des femmes les plus importantes de sa vie, alors pas une deuxième. Surtout pas elle. Ne pouvant résolument pas rester sans rien faire, il finit par s’asseoir, prenant une grande inspiration laissant une main dans la poche de son jean alors que la seconde vint saisir celle de la jolie brune.

Dis moi…

Elle avait besoin de lui, il voulait savoir pourquoi. Il ne pouvait pas en pas y avoir de raison. Pour autant, il n’avait pas besoin de plus de mots pour le lui demander. Il n’était pas brusque, plutôt doux, lui faisant comprendre qu’il lui laissait le temps qu’il lui fallait pour parler, et qu’il était là, pour l’écouter. Il plongea son regard dans l’émeraude de ses yeux, n’attendant qu’une chose: la délivrance d’une réponse dérisoire… qui ne viendrait sûrement jamais.

[C'est pas super, je me rattraperais.]

Enfin il était là, enfin son regard se reposait sur elle, enfin il semblait prêt à l'écouter ou à se montrer un minimum présent tout simplement. Evan n'allait pas bien, non pas du tout et croyez moi c'etait bien rare ce genre de chose chez la jeune fille qu'était miss Williams. D'ordinaire toujours souriante, amusante, enjouée et taquine, les larmes sur son visages la rendait presque d'autant plus fragile que c'était exceptionnel ... du moins devant les autres. Bien qu'angoissée à l'idée de parler à Death de ce qui la tracassait à ce point et qui bientot les tracasserait tout les deux, elle devait avouer qu'un certain soulagement s'était emparé d'elle. C'etait toujours comme ça lorsqu'elle le voyait et qu'ils s'octroyaient l'un l'autre des moments privilégiés. Elle espérait seulement que leur relation puisse résister au choc, qu'ils puisse à jamais garder ce lien unique qui les unit depuis maintenant 2 ans et que jamais Evan n'avait connu avec personne d'autre.

Death prit alors place à ses côtés et d'une main saisit celle d'Evan. A ce contact notre brunette n'eut qu'une envie, le prendre dans ses bras, le serrer fort et tout oublier. Mais oublier n'etait plus à l'ordre du jour, encore moins faire marche arrière ou se défiler. Elle que l'on avait toujours considérer comme une jeune fille forte, devait faire honneur à cette réputation et en ce jour plus que jamais malgré la peur. Elle posa un instant sa tête sur l'épaule de son petit ami, comme pour se donner un dernier élan de force. Une force puisée au fond de ses tripes autant que dans la chaleur de la peau de D.Grey. Quelques secondes plus tard, elle se redressa, enfouis sa seconde main dans la sienne et plongea son regard dans le bleu des yeux de Death

Elle inspira profondément et se décida. Elle avait été témoin de ce genre de scène un petit millier de fois à la télévision mais en vrai ça n'avait rien avoir. Les mots justes on les oublie, les paroles sensées ne sortent pas forcément. Alors elle fit du mieux qu'elle pouvait tout simplement en espérant ... espérant de tout son coeur qu'il ne prenne pas ses deux jambes à son cou :

Je ... je suis enceinte Death ... - un petit silence s'installa mais rapidement et comme paniquée Evan reprit la parole nerveuse et sanglotante - Je ne veux pas te perdre, je sais que c'est effrayant mais je suis tout aussi apeurée que toi. Je ... on ... enfin c'est de la folie je sais mais ...

Les mots ne sortaient plus. Comment continuer sans savoir ce qui se passait dans les pensées de Death après l'impact d'une telle bombe ! Tout était possible ! Des plus grandes joies ou pires tristesses. Evan resta alors silencieuse, la gorge et l'estomac noué, serrant un peu plus ses mains à lui qu'elle ne voulait plus lâcher.

[ Anh non j'aime bien ne t'en fais pas Wink

]

Elle avait posé sa tête sur son épaule, le plus simplement du monde. Et Death crut pendant un instant que ça pourrait suffire, qu’elle avait seulement besoin de sa présence, qu’il lui manquait. Même si dans le fond, il savait pertinemment que le problème non énoncé était plus grave. Parce qu’il connaissait les intonations de sa voix, et que celle-ci, il ne l’avait jamais entendu. Tout comme son regard. Combinaison de choses qui font que le jeune footballeur ne puisse se ranger vers une solution de facilité. Il pouvait la sentir respirer sous lui, d’une allure inconstante, comme si la peur ou la crainte l’empêchait de reprendre son souffle. L’air balayait son parfum enchanteur jusqu’au narine du blond qui ferma les yeux quelques instants, pour savourer le calme avant la tempête. Car dés lors qu’il sentit la tête de la jeune femme se détacher de son ancrage, Death su qu’il allait avoir a retenir son souffle. A la manière d’un retardateur, les secondes défilaient a une vitesse ralentit dans sa tête. Cinq, quatre, trois, deux, un…

Pan ! Ca parait improbable. Les mots flottent dans l’air, mais impossible de les assimiler. Ses lèvres bougent, un son en sort, rien n’arrive à ses oreilles. Ça bourdonne, ça surprend, le cœur à un raté. On se sent incroyablement lourd, pourtant, on a l’impression de flotter dans l’air, de n’être que simple spectateur d’une scène dont on pourrait rire. Mais la plaisanterie n’avait rien a voir là dedans, le ton, l’attitude d’Evan trahissait un trop grand sérieux. Enceinte ? Comme dans les films ? La réalité est bien plus brutal. Et non, il n’allait pas poser la question a deux balles qui consiste a faire passer la jeune femme pour une traîné: et c’est moi, le père ?! Parce qu’il était déjà trop loin de ça, parce qu’il savait que si cette jeune femme devait être enceinte, ça ne pouvait être que de lui. Bonne ou mauvaise nouvelle, a vous de juger. Il voulait ajouter quelques chose, mais rien ne sortait. Que voulez vous qu’il lui dise, lui qui ne s’y attendait pas… il lâcha alors délicatement ses mains, histoire de se lever. Il sentit ses jambes trembler sous son poids, un peu plus et il crut tomber. Il ferma les yeux, se passant une main sur le visage, l’écoutant lui dire des choses qu’il n’entendait qu’à moitié. Mais au bout de quelques minutes, il finit par ouvrir la bouche, d’une voix peu assurée.

Depuis quand… depuis quand tu sais ? Depuis quand tu doutes ?… depuis quand tu es sure ?

Dans cette histoire, ils avaient l’un comme l’autre leur responsabilité. Alors il n’avait pas le droit d’être en colère, ou bien même de… je ne sais pas. Il lui fallait juste savoir, et en parler. Parce que s’ils l’avaient fait a deux, le reste aussi, allait en binôme…Il finit alors par se tourner vers elle, pour retrouver son visage, en même temps que des réponses.